Visa Schengen

Système d’information sur les visas Schengen (VIS)

La mise en œuvre de la politique commune de l’Union européenne en matière de visas serait, sinon impossible, du moins légèrement plus difficile sans l’aide de la technologie. L’UE a développé de nombreux systèmes informatiques à grande échelle et le système d’information sur les visas (VIS) est l’un d’entre eux. Sa mise en place représente l’une des initiatives clés de l’UE visant à créer un espace de justice, de sécurité et de liberté.

Qu’est-ce que le VIS ?

Le système d’information sur les visas (VIS) est un système informatique destiné à la collecte, au traitement et au partage d’informations entre les États membres de l’UE concernant la gestion des frontières extérieures.

Le seul objectif de la création du VIS est de rendre possible le partage d’informations entre les États membres de l’espace Schengen. Il s’agit d’un système informatique central qui est relié au système national de chaque État membre par une infrastructure de communication et qui recueille toutes les informations saisies dans ce dernier, permettant ainsi aux pays de l’espace Schengen d’échanger des données sur les visas.

Le système central enregistre toutes les informations saisies dans les systèmes nationaux en tant que décisions relatives aux demandeurs de visas de court séjour, et effectue également des rapprochements, principalement d’empreintes digitales, à des fins d’identification et de vérification.

Le VIS permet de vérifier plus facilement l’identité de la personne qui présente le visa lors des contrôles aux frontières sur le territoire de l’espace Schengen, ce qui permet d’éviter les documents frauduleux et de lutter contre les comportements frauduleux tels que le « Visa shopping ». Il facilite également le processus de délivrance des visas, en particulier pour les voyageurs fréquents, et permet de déterminer plus facilement lequel des États de l’Union européenne est responsable de l’examen d’une demande d’asile.

À partir de 2023, le système d’entrée/sortie (EES), un système automatisé qui remplacera le contrôle manuel des passeports aux points d’entrée de l’espace Schengen, sera opérationnel.

La gestion opérationnelle du VIS est assurée par l’Agence européenne des systèmes d’information à grande échelle, eu-LISA.

Quels sont les objectifs du VIS ?

Les principaux objectifs du système d’information sur les visas (VIS) sont d’améliorer la mise en œuvre de la politique commune en matière de visas, la collaboration consulaire et les consultations entre les autorités centrales chargées des visas :

  • Faciliter les contrôles – en aidant les gardes-frontières à identifier l’identité de chaque personne qui leur présente un visa Schengen. Ils peuvent également identifier les personnes munies de faux documents ou ne possédant aucun document dans l’espace Schengen.
  • Faciliter la délivrance des visas – en aidant les autorités chargées de l’immigration à confirmer l’identité de chaque demandeur de manière plus rapide et plus précise. Le VIS facilite la procédure de délivrance des visas, en particulier pour les personnes qui voyagent fréquemment avec un visa Schengen.
  • Lutte contre les abus – le VIS aide les autorités chargées de l’immigration de chaque État membre à identifier les dépassements de durée de séjour et les migrants en situation irrégulière, ainsi qu’à lutter contre les comportements frauduleux tels que le « visa shopping » (achat de visas), etc.
  • Protéger les voyageurs – en identifiant les voyageurs qui utilisent l’identité d’une autre personne pour entrer dans l’espace Schengen.
  • Aide à la demande d’asile – en facilitant l’application de la loi sur l’asile. en facilitant le choix de l’État membre responsable de l’examen d’une demande d’asile.
  • Renforcer la sécurité – en prévenant, détectant et enquêtant sur les infractions pénales graves en tant qu’infractions terroristes.

Collecte de données biométriques – Comment cela fonctionne-t-il ?

Les données biométriques collectées et stockées dans le VIS sont accessibles aux autorités compétentes de chaque État membre pendant une période maximale de cinq ans à compter de leur collecte. Au bout de cinq ans, ces informations sont également effacées des systèmes centraux et nationaux.

Article 5 du règlement VISles catégories de données suivantes sont collectées dans le système d’information sur les visas :

Données alphanumériques

Données alphanumériques sur le demandeur et sur les visas demandés, délivrés, refusés, effacés, abrogés ou prorogés.

Photographies

Une nouvelle photographie peut être prise numériquement au moment de la demande ou une photographie existante peut être scannée puis introduite dans le VIS. La photographie doit répondre à toutes les normes fixées par la CITP.

Empreintes digitales

Lorsque vous soumettez votre formulaire de demande et les autres documents requis pour l’obtention d’un visa, le jour de l’entretien, vos empreintes digitales sont également scannées. Vos empreintes digitales seront ensuite vérifiées par le système. Si vos empreintes digitales ont déjà été scannées sur le territoire Schengen pour des raisons telles que des infractions pénales, la fraude au visa, le dépassement de la durée de séjour autorisée, etc., le VIS transmettra ces informations au système national de l’État membre qui traite votre demande.

Certains groupes de personnes sont exemptés de la collecte d’empreintes digitales :

  • Les enfants de moins de douze ans,
  • Les personnes pour lesquelles la collecte d’empreintes digitales est physiquement impossible,
  • Les chefs d’État et les membres des gouvernements nationaux, leurs conjoints qui les accompagnent et leur délégation officielle en visite officielle.

Une fois que les empreintes digitales sont stockées dans le VIS, elles peuvent être réutilisées pour d’autres demandes de visa pendant une période de cinq ans. Les personnes qui voyagent fréquemment dans l’espace Schengen ne doivent donc pas fournir de nouvelles empreintes digitales à chaque fois qu’elles demandent un nouveau visa. Toutefois, en cas de doute raisonnable concernant l’identité du demandeur, le consulat doit procéder à un nouveau relevé d’empreintes digitales au cours de la période de cinq ans susmentionnée.

En règle générale, si vous avez de nouvelles coupures ou brûlures sur l’une de vos empreintes digitales, vous devrez attendre qu’elles guérissent pour faire scanner vos doigts.

Lorsque le voyageur arrive aux frontières extérieures de l’espace Schengen, ses empreintes digitales peuvent être comparées à celles contenues dans la base de données. En cas de non-concordance, l’identité du voyageur fera l’objet de vérifications supplémentaires.

Si le voyageur s’est déjà rendu dans d’autres pays, ses visas seront enregistrés dans le VIS. La date d’entrée et de sortie, ainsi que le pays et la durée du séjour seront saisis dans le système.

Quels sont les pays qui utilisent le VIS ?

Tous les pays membres de l’espace Schengen utilisent le VIS, afin de mettre pleinement en œuvre la politique commune en matière de visas de cet espace. L’espace Schengen se compose de 23 États membres de l’Union européenne et de quatre autres États associés faisant partie de l’Association européenne de libre-échange (Norvège, Islande, Liechtenstein et Suisse).

Qui peut accéder au VIS ?

Seules les autorités compétentes ont accès au VIS pour saisir ou consulter des données. Toutes les données saisies par l’un des États membres de l’espace Schengen ne sont accessibles aux autorités chargées des visas des autres États membres de l’espace Schengen que lors de l’examen des demandes. Le personnel dûment autorisé des autorités chargées des visas a le droit exclusif de saisir, de modifier ou de supprimer des données.

Les autres autorités n’ont accès au visa que pour des raisons consultatives. Il s’agit des autorités suivantes

  • Les autorités frontalières nationales peuvent accéder au VIS pour vérifier l’identité du titulaire et l’authenticité du visa.
  • Autorités nationales effectuant des contrôles à l’intérieur des États Schengen
  • Les autorités nationales compétentes en matière d’asile peuvent accéder à la base de données d’empreintes digitales du VIS pour déterminer le pays membre responsable de l’examen d’une demande d’asile.
  • Sous réserve que certaines conditions juridiques soient remplies : Europol et les services répressifs nationaux Les procédures de consultation dans de telles circonstances sont définies dans les documents suivants Décision du Conseil 2008/633/JAI.

Les États membres de l’espace Schengen ont convenu que les données du VIS ne peuvent être consultées par un pays tiers ou une organisation internationale.

Comment les données du VIS sont-elles protégées ?

Seul un nombre limité d’agents autorisés de chaque État membre de l’espace Schengen a accès aux données du VIS, et ce dans le seul but d’exercer leurs fonctions. Des règles strictes s’appliquent à la protection des données, qui ne sont conservées dans le VIS que pendant cinq ans au maximum.

D’autre part, toute personne a le droit d’obtenir des informations sur les données la concernant dans le VIS et de demander la correction de données inexactes, le cas échéant.
Il existe également des autorités de contrôle nationales qui surveillent la légalité du traitement des données à caractère personnel dans chacun des États membres de l’espace Schengen.

Où le VIS opère-t-il ?

Le VIS fonctionne dans tous les pays dont les résidents ont besoin d’un visa pour entrer dans l’un des États membres de l’espace Schengen et où il existe au moins une ambassade ou un consulat des États membres.

Cependant, il n’a pas commencé à fonctionner le même jour, ni même la même année, dans toutes les ambassades et tous les consulats des États membres de l’espace Schengen dans le monde. Il a commencé à fonctionner progressivement, pays après pays, comme suit :

Afrique du Nord octobre 2011
octobre 2012
Afrique de l’Ouest et centrale mars 2013
Afrique de l’Est et Afrique australe Juin 2013
Amérique du Sud Septembre 2013
Asie centrale et du Sud-Est et territoire palestinien occupé novembre 2013
Amérique centrale et du Nord, Caraïbes et Australasie Mai 2014
La Turquie et les Balkans occidentaux septembre 2014
Pays du partenariat oriental de l’UE Juin 2015
Russie Septembre 2015
Chine, Japon et pays voisins octobre 2015
Région Asie du Sud Novembre 2015

Système d’information Schengen (SIS)

Le système d’information Schengen (SIS) a été mis en place par les pays membres de l’espace Schengen afin de disposer d’un système d’information à grande échelle très efficace qui soutient le contrôle des frontières extérieures et l’application de la loi par le biais d’une coopération entre les pays.

Le système permet aux autorités compétentes, comme la police, d’introduire et de consulter des signalements concernant certaines catégories de personnes recherchées ou disparues. Chaque alerte contient des informations sur des personnes et des objets particuliers, ainsi que des instructions claires sur ce qu’il convient de faire lorsqu’on ne les trouve pas. Son principal objectif est de contribuer à la préservation de la sécurité intérieure dans l’espace Schengen en l’absence de contrôles aux frontières intérieures.

Ses principaux objectifs sont les suivants :

  • Coopération en matière de contrôles frontaliers
  • Coopération policière
  • Coopération en matière d’immatriculation des véhicules

Le système d’information Schengen fonctionne dans les États membres de l’Union européenne, à l’exception de l’Irlande et de Chypre, et dans les quatre pays associés à Schengen (Norvège, Islande, Liechtenstein et Suisse).

Toutefois, l’utilisation du SIS dans certains pays de l’UE est limitée :

La Bulgarie, la Roumanie et la Croatie ne font pas encore partie de l’espace Schengen. Elles sont donc encore soumises à des restrictions, qui seront levées dès que ces trois pays feront partie de l’espace Schengen.

L’Irlande mène encore des activités préparatoires pour se connecter au SIS.

Chypre n’est pas encore connectée au SIS car elle bénéficie d’une dérogation temporaire à l’espace Schengen.

Dactyloscopie européenne (EURODAC)

EURODAC est la première base de données d’empreintes digitales sur l’asile en Europe. Créée en 2003, elle consiste en un système central qui rassemble toutes les données dactyloscopiques enregistrées par les systèmes nationaux des pays membres de l’espace Schengen. Chaque personne qui demande l’asile dans l’UE voit ses empreintes digitales enregistrées dans ce système.

L’une des principales réalisations de ce système est qu’il permet aux États membres de comparer les empreintes digitales liées à des enquêtes criminelles, à des fins de prévention, de détection et d’enquête sur les crimes graves et le terrorisme.

Le premier paquet de réformes d’EURODAC, introduit en mai 2016, proposait l’utilisation d’autres identifiants biométriques tels que la reconnaissance faciale et la collecte de photos numériques.

La première base de données d’empreintes digitales a été créée en Allemagne, deux ans après la convention de Dublin en 1992, et l’EURODAC a été établi plus de 10 ans plus tard en raison des flux fréquents de migrants en Europe.